Une pollution invisible, inodore et peu perceptible, à laquelle la plupart d’entre nous participe sans en avoir conscience… Bien qu’on l’estime plus écologique pour son aspect dématérialisé, le digital s’avère pourtant une source de pollution importante qui ne cesse de croitre rapidement !

La consommation énergétique du secteur numérique augmente de 4% par an en moyenne. Nous sommes désormais plus de 4 milliards à avoir recours à des appareils numériques à travers le monde pour notre usage personnel et professionnel.

Eminence fait un point sur les utilisations digitales les plus énergivores et leur impact sur l’environnement. Nous vous proposerons ensuite des solutions écoresponsables que vous pourrez mettre en place dès à présent, tant à votre niveau personnel et qu’à celui de votre entreprise.

I. Quel est l’impact du digital sur l’environnement ?

Selon le site The Shift Project, le numérique générait 4% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial en 2018. Un taux qui devrait atteindre 7% en 2025, en raison d’une progression annuelle de 9% de son utilisation.

Afin de nous rendre compte du poids du digital dans notre quotidien, découvrons ensemble quelques données et chiffres-clé concrets :

Et pendant ce temps-là, sur notre planète :

que se passe-t-il pendant une minute sur internet
Source de l’image: verdamano.com

Face à ce développement culturel technologique, quelles sont les sources numériques les plus polluantes dans nos activités quotidiennes ?

1. Les datas centers ou centres de données

Les data centers ou centres de données et infrastructures réseau représentent un tiers de la consommation mondiale électrique des nouvelles technologies et 53% des gaz à effet de serre engendrés par le numérique.

A titre d’exemple, il est évalué qu’un centre de 10’000 m2 consomme autant qu’une ville de 50’000 habitants ! Son refroidissement nécessite à elle seule 40% de l’énergie requise.

Pourtant, nous récoltons, stockons et exploitons toujours plus de données, que ce soit de simples mails, des fichiers, des médias, sur nos appareils mais aussi sur les clouds. Selon les statistiques, 90% des données ont été créées entre 2015 et 2017. Une autre donnée surprenante et relativement inquiétante : nous produisons tous les 2 jours autant d’informations que nous en avons générées depuis le début de notre civilisation jusqu’en 2003 !

2. Les appareils numériques et connectés

La production d’appareil numériques nécessite l’extraction de minerais rares, la plupart du temps non renouvelables. On estime qu’ils participent à 76% de l’épuisement mondial de ses ressources naturelles.

Un smartphone requière par exemple 60 minéraux pour sa fabrication et 80 fois plus d’énergie pour en produire un gramme qu’un gramme de voiture. Selon une étude GreenIT (2019), “les gaz à effet de serre lors de cette phase d’extraction, de fabrication et de transport du produit final représentent 90% des émissions générées par la vie d’un téléphone. Les 10% restant sont émis pendant la période d’utilisation, quand le téléphone charge”.

D’ici 2025, 48 milliards d’objets connectés devraient être utilisés sur notre planète, laissant un impact environnemental 3 fois plus élevé qu’en 2010, tout en contribuant à près de 40% des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur numérique…

3. La vidéo et le streaming

La vidéo accapare 80% du flux de données digitales au niveau mondial, dont près des deux tiers concernent la vidéo en ligne, essentiellement la VOD (Vidéo à la Demande). Selon l’étude conduite par The Shift Project, 300 millions de tonnes de CO2 seraient générés par la vidéo en ligne. En équivalence, cela correspond aux émissions de gaz à effet de serre de l’Espagne pendant une année.

Déjà, en 2015, le Nouvel Observateur nous tirait la sonnette d’alarme, en citant notamment le visionnage des vidéos de chats sur les réseaux sociaux à titre d’exemple.

Aviez-vous conscience que les 2.7 milliards de visionnages de la chanson Gangnam Style représentent la consommation annuelle d’une petite centrale nucléaire ?

4. Focus sur les réseaux sociaux

En 2022, on recensait 4,7 milliards d’utilisateurs de réseaux sociaux à travers le monde, selon l’enquête annuelle We Are Social et Hootsuite.

Un utilisateur de réseaux sociaux émet jusqu’à 102kg de CO2, soit 914km en voiture par an.

Voici un aperçu des partages de données quotidiens selon les réseaux sociaux en 2019 (source : >site Qu’est-ce qu’on fait ?!)

5. Du côté des entreprises actives dans le numérique

Si l’on s’intéresse aux entreprises les plus polluantes digitalement parlant par rapport à leur cœur d’activité, nous retrouvons les géants de sites comme Amazon, Netflix, Spotify, Pinterest… Ils sont pointés du doigt pour leur recours à 30% d’énergies fossiles pour seulement 10% d’énergies renouvelables.

Parmi elles, figurent les “bons élèves” :

Et les “mauvais élèves” selon le rapport Clicking clean de Greenpeace :

II. Qu’est-ce que le numérique responsable ou le digital écoresponsable ?

Le numérique responsable, également nommé digital écoresponsable, consiste à réduire son empreinte écologique, économique et sociale de l’ensemble des technologies de l’information et de la communication.

Il implique une démarche visant à réduire sa consommation énergétique grâce à l’adoption de nouveaux comportements face à nos habitudes digitales.

De nombreuses expressions synonymes désignent cette tendance, comme l’informatique verte ou durable, mais aussi le Green IT. Selon le site Greenly, deux nuances de Green IT se distinguent :

Le “Green for IT” : ensemble des technologies permettant aux sociétés de réduire l’impact environnemental de l’informatique et donc de l’empreinte carbone, grâce à la diminution de leurs émissions de gaz à effet de serre, de leur consommation énergétique, etc.

“Le IT for Green” : principes socio-économiques adoptés, à l’échelle de l’entreprise et à l’échelle de la société, dans le but d’amorcer la transition écologique.

l'empreinte carbone de nos activités numériques
Source de l’image: Statista.com

Le blog GreenIT s’est penché plus en détails sur l’impact de la consommation annuelle d’un actif sur ordinateur et les résultats sont impressionnants :

III. Quelle stratégie digitale écoresponsable pouvons-nous mettre en place à notre niveau et dans nos entreprises ?

La prise de conscience des particuliers est relativement récente quant à l’impact de notre utilisation quotidienne du digital dans notre vie courante. Elle touche une part minoritaire de la population, qui s’avère plus enclin à l’étonnement qu’à l’inquiétude.

Quelles solutions et pratiques pouvons-nous adopter pour limiter notre impact sur la planète ?

1. Agissons sur notre messagerie et trions nos emails

Que l’on soit chez soi ou en entreprise, de simples réflexes à mettre en place permettent de réduire notre impact digital sur l’environnement :

2. Utilisons Internet plus intelligemment

Quelques astuces simples existent pour réduire notre volume de recherche ou pour limiter leur impact :

4. Adoptons de nouveaux usages écoresponsables

En 2022, plus des 2/3 de la population mondiale possédait un mobile, soit 5,34 milliards de personnes ! Plus de 92% d’entre eux accèdent à Internet via leur mobile, selon une enquête Hootsuite et We Are Social de juillet 2022.

5. Pensons impact environnemental dans nos entreprises

Toute entreprise peut adopter les réflexes cités précédemment et agir à son niveau sur d’autres variables technologiques ou techniques :

Investir dans la RSE est toujours une bonne stratégie pour une entreprise :

CONCLUSION :

Selon le Shift Project en 2019, si Internet était un pays il serait le 3ème consommateur d’électricité mondial, après la Chine et les Etats-Unis. Une illustration percutante qui nous fait prendre conscience de l’ampleur du digital et de l’impact de notre comportement sur la planète.

Un enjeu majeur et un puissant parti-pris que toutes sociétés devraient intégrer dans leur fonctionnement et développement, en impliquant toutes les parties prenantes, de son personnel à ses clients ou usagers.

Discutons ensemble comment Eminence peut vous proposer des solutions écoresponsables par rapport à vos projets web et digitaux.