Introduction

La révolution de l'intelligence artificielle bouleverse nos vies à une cadence effrénée, de la prolifération des assistants vocaux à l'avènement de la médecine sur mesure. Cependant, au cœur de cette révolution se posent des interrogations essentielles : comment s'assurer que ces avancées technologiques sont en accord avec nos principes, préservent notre intimité et garantissent notre protection ?

L’AI Act, première du genre en Europe, vise à encadrer l’intelligence artificielle et entrera en vigueur dès 2025.  
Cette nouvelle réglementation révolutionnaire cherche à encadrer les avancées de l’intelligence artificielle tout en veillant à la protection des citoyens, mais elle déclenche également des discussions enflammées, particulièrement parmi les mastodontes de la technologie.  


Quelles sont les raisons derrière la demande d’une pause, à l’anticipation des répercussions sur les entreprises suisses et européennes et à envisager comment métamorphoser ce défi en une chance à saisir.

Qu’est-ce que l’AI Act ?

L’AI Act est la première loi européenne sur l’IA, adoptée en août 2024, qui vise à encadrer le développement, la commercialisation et l’utilisation des systèmes d’intelligence artificielle sur le marché européen. 

 

Elle vise à assurer le développement d'une intelligence artificielle éthique, axée sur l'humain, tout en stimulant l'innovation dans le domaine de l'IA et en soutenant le bon fonctionnement du marché unique.  

 

Dans cette hiérarchie des risques, les systèmes d'intelligence artificielle dédiés à la chirurgie assistée, au tri automatisé des CV ou à l'évaluation des demandes de visa se voient affublés de l'étiquette "à haut risque".  

 

Ces technologies sont tenues de respecter des normes strictes en matière de transparence, de fiabilité et de contrôle humain. 

 

Les deepfakes, eux, doivent être explicitement signalés comme générés artificiellement. Les systèmes à « risque inacceptable » comme la manipulation comportementale ou la surveillance biométrique de masse sont purement interdits.  

 

Cette réglementation de l’intelligence artificielle s’applique à tous les acteurs, qu’ils soient développeurs, fournisseurs ou utilisateurs professionnels d’IA y compris les entreprises suisses opérant dans l’UE. 

Pourquoi les acteurs de la tech demandent une pause ?

Les grandes entreprises technologiques, telles qu’Apple, Meta ou Google, ont demandé une pause dans la mise en œuvre du EU AI Act 2025.  


Leur principale inquiétude concerne la complexité et la rapidité d’application de la loi AI, alors que certaines règles, notamment celles sur les modèles d’IA à usage général (comme ChatGPT ou Gemini), ne sont pas encore finalisées. 

 

Par exemple, une entreprise qui développe une IA générative devra non seulement informer l’utilisateur qu’il interagit avec une machine, mais aussi publier des résumés des données protégées par le droit d’auteur utilisées pour entraîner son modèle. 

 

Les acteurs du secteur redoutent que cette précipitation freine l’innovation AI, multiplie les coûts de conformité et place l’Europe en position défavorable face à la concurrence américaine ou asiatique. 


Quelles conséquences pour les entreprises suisses et européennes ? 


L’AI Act aura un impact direct sur les entreprises européennes et suisses qui commercialisent ou utilisent des solutions d’IA dans l’UE.  

 

Par exemple, une banque suisse utilisant un algorithme pour l’octroi de crédits devra prouver que son IA ne discrimine pas et que ses décisions sont explicables, ce qui implique des audits réguliers et des mécanismes de recours pour les clients.  

 

Dans l’industrie automobile, un constructeur devra garantir la sécurité des véhicules autonomes via des tests de conformité stricts avant toute mise sur le marché. Les startups et PME, souvent moteurs de l’innovation AI, devront investir dans la conformité, ce qui peut représenter un défi financier mais aussi une opportunité de se différencier par la qualité et la confiance. 

 

Les échéances sont progressives : dès février 2025, les systèmes à risque inacceptable sont interdits, et à partir d’août 2026, les obligations de transparence et de gestion des risques s’étendent à de nombreux secteurs. 
 

Opportunités : un cadre éthique rassurant

La loi européenne sur l’IA offre des opportunités concrètes pour les entreprises : 


Renforcement de la confiance : Une entreprise qui garantit la transparence et la sécurité de ses systèmes d’IA, par exemple en expliquant comment fonctionne son chatbot ou en signalant un deepfake, rassure ses clients et partenaires. 


Avantage concurrentiel : Les sociétés qui anticipent les exigences de la réglementation de l’intelligence artificielle peuvent se positionner comme des leaders responsables. Par exemple, une fintech suisse conforme à l’AI Act pourra accéder plus facilement au marché européen et séduire des clients soucieux d’éthique. 


Innovation éthique : Le cadre incite à développer des IA plus responsables, ce qui devient un argument de vente dans des secteurs comme la santé ou la finance, où la confiance est essentielle.

Risques : ralentissement de l’innovation

À l’inverse, la mise en œuvre rapide et stricte de l’AI regulation Europe comporte des risques : 


Ralentissement de l’innovation AI :  


Les startups pourraient être freinées par la lourdeur administrative et les coûts de conformité. Par exemple, une jeune entreprise développant une IA pour le recrutement devra investir dans la gestion des biais et la transparence, ce qui peut ralentir la mise sur le marché. 


Exode des talents : 


Les chercheurs et développeurs pourraient préférer s’installer dans des régions où la loi AI est moins contraignante. 


Incertitude juridique : 


L’absence de clarté sur certaines obligations, notamment pour les IA génératives, peut décourager l’investissement et l’expérimentation. 

Comment les marques peuvent-elles se préparer dès maintenant :

Pour anticiper la réglementation de l’intelligence artificielle, les entreprises doivent adopter une démarche structurée : 


• Cartographier tous les systèmes d’IA utilisés ou développés, en précisant leur usage et leur niveau de risque. 


• Former des équipes pluridisciplinaires (juridique, technique, métier) pour intégrer les exigences de l’AI Act et sensibiliser à la gestion des biais et à la transparence. 


• Renforcer la gouvernance IA en nommant un responsable de la conformité et en mettant en place des processus de supervision continue. 


• Mettre à jour les politiques d’acquisition et choisir des partenaires respectant la loi AI. 


• Investir dans des outils de conformité pour automatiser la documentation, l’audit et la gestion des risques. 


• Informer les utilisateurs : par exemple, indiquer explicitement lorsqu’un client interagit avec un chatbot ou lorsqu’un contenu est généré par une IA. 
 

Notre point de vue chez Eminence :

Chez Eminence, nous voyons l’AI Act comme une étape structurante pour l’IA et la transformation digitale en Europe.  

 

Nous accompagnons nos clients PME, grandes entreprises ou startups dans l’audit de leurs systèmes d’IA, la formation de leurs équipes et la mise en place de processus de conformité adaptés.  


Nous pensons que la loi AI est une opportunité de bâtir une innovation AI durable, éthique et compétitive et qu'anticiper la réglementation de l’intelligence artificielle permet non seulement d’éviter les sanctions, mais aussi de renforcer la confiance des clients et de s’ouvrir de nouveaux marchés. 


Notre conviction : l’IA et réglementation en Europe sont désormais indissociables et les entreprises qui s’y préparent dès aujourd’hui seront les leaders de demain. 

    Conclusion

    L’AI Act marque un tournant majeur dans la manière dont l’Europe entend façonner l’avenir de l’intelligence artificielle : un avenir où innovation rime avec responsabilité. Si la route vers une adoption sereine de cette réglementation peut sembler semée d’embûches, notamment pour les startups et les PME, elle ouvre aussi la voie à une confiance renouvelée des utilisateurs et à une compétitivité durable sur la scène mondiale.  


    Chez Eminence, nous croyons que la clé est d’anticiper, de s’adapter et d’intégrer l’éthique au cœur de l’innovation AI.  


    En faisant ce choix dès aujourd’hui, les entreprises ne se contentent pas de respecter la loi : elles construisent les bases solides d’un succès pérenne dans un monde numérique en pleine mutation.

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